Très souvent, les femmes sont marginalisées
et n’ont pas accès à une proportion signifiante de terres cultivables, malgré
leur volonté de les exploiter à bon escient pour s’autonomiser et s’occuper des
besoins de leur ménage. Cette mise à l’écart de la gent féminine, sous-tendue
par des arguments stéréotypés, est un problème sociologique récurrent au Togo.
Aujourd’hui, les autorités tentent de renverser la tendance grâce à une
panoplie d’initiatives destinées à encourager la femme (en milieu rural surtout),
à vivre décemment des produits de la terre, à travers la production, la
transformation, le conditionnement et la commercialisation.
L’indispensabilité
de l’agriculture pour le développement de l’économie n’est plus à prouver. Cela
explique sans doute les efforts renouvelés par les pouvoirs publics pour révolutionner
le secteur, le rendre plus profitable en l’occurrence pour les femmes, dont le
leadership est promu au Togo.
Ambitions
A l’horizon
2025, comme garanti par le chef de l’Etat, 10 000 ha d’irrigation goutte à
goutte seront aménagés en faveur de 40 000 jeunes et femmes entrepreneurs
agricoles. En outre, 1 000 entreprises de mécanisation agricole seront installées
pour moderniser la production agricole. Sont également mentionnées dans
l’agenda 2020-2025, la promotion et la valorisation des produits agricoles
locaux pour faire éclore dans chaque commune des unités de production et de
transformation créatrices d’emplois. In fine, l’objectif est d’accompagner la
création d’au moins 2 000 entreprises agricoles par an et d’organiser 50 000
femmes dans les opérations de transformation, conditionnement et commercialisation
des produits.
Parallèlement,
les dirigeants ne perdront pas de vue les objectifs de réservation aux femmes
d’un quota de 30% d’accès aux terres aménagées dans le cadre des Zones
d’aménagements agricoles planifiées (Zaap) ; le renforcement des mécanismes
existants d’accompagnement pour leurs initiatives économiques ; la création
d’un statut de zone franche pour les jeunes et femmes entrepreneurs à travers
une simplification et une réduction des procédures, formalités, taxes et coûts
y afférents, etc.
Des milliers de femmes déjà aidées par le
ProMifa
Le Projet
d’appui au Mifa, en un an de mise en œuvre (2019-2020), a permis d’initier
20 000 jeunes et femmes à l’entrepreneuriat ainsi qu’à la gestion des
entreprises et coopératives agricoles. Outil aidant à développer des pôles de
transformation agricole, manufacturiers et d’industries extractives (axe 2 du PND),
le Promifa est une initiative cofinancée par le Fonds international de
développement agricole (Fida), l’Etat togolais, le secteur privé et des
partenaires à environ 20 milliards de francs CFA sur 06 ans. Il cible
300 000 bénéficiaires directs issus des groupements d’exploitations
ruraux, d’associations professionnelles, de microentreprises agricoles avec un
accent particulier mis sur les femmes et les enfants. Par ailleurs, 40 000
emplois dont 10 000 auto-emplois sont envisagés.
Et le Mifa ?
S’agissant du
Mécanisme incitatif de financement agricole fondé sur le partage de risques, il
s’emploie depuis 2018, à adapter les produits financiers et assuranciels au
secteur agricole et à remédier à la fragmentation des chaînes de valeur
agricoles. Tout au long de l’année 2019, il a permis à 75 000 producteurs
d’améliorer leurs activités et de générer 140 000 emplois. Le Mifa a débloqué
8,1 milliards de francs CFA alors que les prévisions s’établissaient à 07
milliards ; il a obtenu un taux de réalisation physique de 107% pour une
réalisation financière de 97%.
Togo/Le choix de l’agriculture par les femmes est un facteur d’autonomisation et de bien être
