Un atelier
de formation des acteurs impliqués dans la lutte contre le trafic illicite des
espèces de faune et de flore sauvages, s’est tenu du 26 au 30 octobre dernier à
Lomé. Cette session qui a pour objectif d’outiller les acteurs impliqués sur
les techniques de protection de la faune et de la flore, a réuni les agents de
la police nationale, de la gendarmerie nationale, de la douane, du Ministère de
l'Environnement et des Ressources Forestières (MERF), de l’OCRTIDB, de la
Justice et des ONG actives dans la protection des espèces de faune sauvage dont
EAGLE-Togo.
Les 35
participants ont suivi des présentations interactives de différents modules qui
ont porté entres autres, sur la législation relative à la protection des
espèces sauvages, leurs identifications et catégorisation, les outils de mise
en œuvre de la convention CITES, les modes opératoires des réseaux de trafic
illicite d’espèces sauvages et le contrôle des permis CITES.
En ouvrant
les travaux, le ministre de l’Environnement et des Ressources Forestières,
FOLI-BAZI Katari. a indiqué que l'exploitation illégale et le commerce illicite
des espèces de faune et de flore sauvages constituent l’un des principaux
facteurs de perte de la biodiversité, causant des dommages désastreux et
irréversibles aux ressources naturelles et entrainant de graves répercussions sur
la viabilité à long terme des écosystèmes dans le monde.
Il a par la
suite précisé que la CITES adoptée le 6 mars 1973 à Washington et entrée en
vigueur le 1er juillet 1975, vise à garantir que le commerce international des
espèces inscrites en ses annexes, ainsi que des parties et produits qui en sont
issus, ne nuise pas à la conservation de la biodiversité. « En vue
d’internaliser les dispositions de la convention et des résolutions prises aux
fins de protection des espèces sauvages, des dispositions ont été prises au
Togo pour lutter efficacement contre les trafics illicites d’espèces sauvages
de flore et de faune », a-t-il révélé avant de souligner de la nécessité
d’assurer un contrôle effectif du commerce légal et de dissuader un commerce illégal,
ce qui est un défi majeur en matière de la mise en œuvre de la CITES.
Le faible
niveau de connaissance de la CITES par les acteurs a suscité cet atelier de
formation qui vise à combler le besoin en renforcement de capacités des acteurs
pour une mise en œuvre effective de la convention au Togo, a réitéré le
ministre.
Le directeur
des ressources forestières, Dr. ATUTONU Amah, a d’abord rappelé que la
formation qui se déroulera en deux sessions de 5 jours pour cause de COVID-19,
fait suite à une mission d’évaluation sur l’état des lieux de la criminalité
liée aux espèces de faune et de flore sauvages réalisée par la CEDEAO avec
l’appui de l’organisation « Born Free USA » des Etats Unis d’Amérique.
Il a ajouté
qu’après cette mission d’évaluation au Togo en 2017, il a été organisé des
séances d’échanges directs avec les services nationaux intervenant dans la mise
en œuvre de la CITES et les ONG intervenant activement dans la protection des
espèces de faune sauvage. Et, le renforcement des capacités des agents de
terrains sur les dispositions de la convention CITES en vue de mieux les
outiller dans leurs missions de contrôle est l’une des recommandations
formulées par les différents services.
A la fin de
l’atelier des recommandations ont été faites à l’endroit du MERF afin de mettre
en place un système de baguage des espèces migratrice, mettre en place un
mécanisme d’appui aux acteurs impliqués dans la conservation et la protection
de la biodiversité, institutionnaliser l’autorité scientifique, accélérer le
processus d’adoption du projet de loi CITES et ses textes d’application,
construire un musée scientifique et des jardins/ parcs zoologiques, faire
copie des permis et certificats CITES établis par l’organe de gestion
CITES aux différents postes de contrôle (sorties et entrées), demander
l’intégration des agents des eaux et forêts aux unités de contrôles
affiliées à l’OCRTIDB (UMCC, CAAT), mettre en place un cadre de concertation
des acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la CITES, élaborer un
guide d’identification des espèces à mettre à la disposition des agents de
terrain, mettre à disposition des acteurs impliqués la liste des espèces
inscrites aux annexes (I, II et III) de la CITES, organiser des émissions
radiophonies sur la CITES pour mieux informer les populations sur la
problématique et multiplier les ateliers de renforcement de capacités des
acteurs.
Rappelons
que cet atelier a permis de renforcer la collaboration entre les différents
acteurs impliqués dans la lutte contre le trafic des espèces sauvages et sur la
mise en œuvre et l’application de la CITES pour bon usage. (EAGLE-Togo)
TOGO : Les acteurs de la protection de l’environnement outillés sur la lutte contre le trafic illicite des espèces de faune et de flore sauvages
