Au
Togo, la pêche implique au moins 22.000 personnes (10.000
pêcheurs et 12.000 femmes transformatrices de poissons). Tout calcul fait, le
secteur contribue à 4% au PIB agricole, à 1,3% au PIB national et fait vivre
plus de 150.000 personnes. Mais, les
ressources halieutiques faisaient l’objet d’une exploitation anarchique,
caractérisée par l’utilisation des engins et pratiques prohibés, entraînant des
captures de juvéniles. Pire, les grands plans d’eau pourvoyeurs de poissons
tels que le lac de Nangbéto (18.000 ha), le système lagunaire (6400 ha) et le
barrage de Koumfab à Dapaong (400 ha) sont les plus touchés par cet épuisement
de stocks des espèces de poissons. Ce qui a motivé l’Etat à développer une
approche de gestion basée sur l’élaboration et la mise en œuvre des plans de
gestion des pêcheries continentales. A Nangbéto, les résultats sont émouvants.
Ce plan a
été adopté en août 2013 dans le cadre de la mise en œuvre de la sous composante
1.3 du Projet d'appui au secteur agricole (Pasa) qui vise principalement à
améliorer la gestion de la pêche continentale et à développer la pisciculture.
A Nangbéto (dans la région des Plateaux), la production s’est accrue, passant
de 600 tonnes en 2012 à 3200 tonnes en 2019.
Mais pas que
Grâce au
Plan de gestion des pêcheries du lac de Nangbéto, près de 50% des pêcheurs ont
abandonné les mauvaises pratiques de pêche, ce qui a restauré les stocks des
espèces de poissons du lac. Plus de 50% des pêcheurs sollicitent volontairement
leur permis de pêche. Aujourd’hui, les moyens d’existence des ménages des
pêcheurs ont été améliorés. C’est le cas des pêcheurs qui épargnent
suffisamment de l’argent et l’exemple des commerçants de poissons qui ont
acheté des motos et des tricycles. D’autres ont construit des maisons.
En outre,
des activités ont été menées notamment la mise en place des comités de gestion
; l’organisation des patrouilles de surveillance des activités de pêche ; la distribution
des nappes de filets de pêche réglementaire aux pêcheurs ; la construction des
fours améliorés aux transformatrices de poissons ; la formation en bonne
pratique d'hygiène, de traitement, de conservation et de transformation des
poissons ; le suivi médical des fumeuses de poissons ; les analyses des
poissons fumés issus des fours améliorés construits ; la distribution des
géniteurs de volailles aux ménages de pêcheurs etc.
Par
ailleurs, des comités de gestion, formés par des pêcheurs et commerçantes de
poissons ont été mis en place. On dénombre 06 comités de zone et 01 comité
intercommunautaire qui organisent des patrouilles de surveillance de pêche
eux-mêmes. Dans le même temps, le plan a appuyé 63 membres de la SCOOPS
Lolonyon pour la construction individuelle d'un four amélioré Chorkor ou Banda.
Ceux-ci ont l'avantage de produire des poissons de meilleure qualité et de
protéger les femmes contre les maladies pulmonaires liées à la fumée.
Pèche continentale au Togo/le Plan de gestion des pêcheries a changé la vie des acteurs à Nangbéto
