Alors que
l'épidémie de Covid-19 est présente sur tous les continents, le pangolin espèce
menacée d'extinction est considéré sans preuve probante par certains
scientifiques comme élément déterminant dans l'émergence du Covid-19. Malgré
tout, le pangolin reste prisé pour sa chaire et ses écailles sensées avoir des
propriétés médicinales. Aussi, la pandémie de Covid-19 menace la faune sauvage
en Afrique car les touristes ne viennent plus, les fonds manquent pour assurer
la protection de la faune sauvage et les braconniers pourraient avoir le champ
libre.
Le pangolin,
mammifère entièrement protégé par la Convention Internationale sur le Commerce
des Espèces Sauvages Menacées d’Extinction (CITES), est le plus trafiqué donc
menacé d’extinction loin devant les éléphants ou les rhinocéros. Victime d'un
trafic illégal, ce petit mammifère est très prisé pour sa chair, ses écailles,
ses os et ses organes dans la médecine traditionnelle asiatique. Les douanes de
pays asiatiques, mais aussi françaises ou américaines, ont souvent découvert
des centaines de peaux de pangolins, des tonnes de viande ou des kilos
d’écailles dans des bagages ou des camions. Dernière saisie en date : fin août,
657 fourmiliers congelés, dissimulés dans les congélateurs d'une maison, ont
été trouvés par la police indonésienne sur l’île de Java. Ces animaux, qui
proviennent principalement de Malaisie, d'Indonésie et du Vietnam en Asie, et
du Nigeria et du Cameroun en Afrique, sont essentiellement destinés aux tables
chinoises et vietnamiennes.
Aussi, le
tourisme est au point mort, tout simplement parce que les fonds pour la
protection de la faune s’amenuisent. Les braconniers qui sont au courant de cet
état de fait, comptent bien en profiter. D’autant que certaines espèces en
danger d’extinction comme les rhinocéros nécessitent une protection rapprochée.
Pour lutter
contre le braconnage, le Kenya par exemple a jusqu’ici impliqué les populations
locales dans la protection de la faune en leur fournissant un emploi dans des
régions reculées. Mais ces emplois sont aujourd’hui menacés et des locaux
pourraient dès lors devenir complices de braconniers pour gagner quelques sous,
voire se nourrir eux-mêmes d’animaux protégés pour survivre. Des spécialistes
de l’environnement s’attendent ainsi à des attaques massives de la faune
sauvage dans toute l’Afrique de l’Est au cours des prochains mois.
Selon
certaines sources, le trafic de pangolin et de ses écailles s’effectue aussi au
Togo par le port autonome de Lomé, une plaque tournante de trafic des
espèces protégées. Aussi, une saisie de trois tonnes d'écailles de pangolin a
été réalisée en juillet 2017. Les trafiquants avaient en leur possession près
de trois tonnes d’écailles de Pangolins venant des forêts ivoiriennes mais
également d’autres pays d’Afrique de l’Ouest, notamment de la Guinée Conakry et
du Liberia.
Les
trafiquants bien connectés à l’international travaillent en connexion avec des
Asiatiques, seul marché pour les écailles de pangolins, utilisent des méthodes
sophistiquées pour traverser les frontières internationales avec de grandes
quantités de contrebande. Malgré l’augmentation des contrôles de police, les
trafiquants réussissent toujours à exporter les pangolins hors des pays.
Pourtant, le
nouveau code pénal du Togo dispose à son article 796 que les personnes qui
commercent les pangolins ou les produits issus de cet animal (comme les
écailles) s’exposent à une amende et une peine pouvant aller jusqu’à 500.000
FCFA et six mois d’emprisonnement.
Mais avec le
confinement, le constat est que les marchés illicites et de commerce des
espèces en voie d’extinction dont le pangolin sont fermés en Chine. La planète
est «fermée», jusqu’à nouvel ordre.
La solution
serait d’arrêter la destruction de l’environnement dans les pays du Sud – la
déforestation, le transport d’animaux exotiques, le commerce mondial de
n’importe quelle denrée ou espèce vivante – pour gagner quelques pour cent de
rentabilité par rapport à des productions locales ou des circuits courts. On
commence à entendre ici et là que « le monde ne sera pas le même après le
Covid-19 ». Alors, intégrons à ce « monde de l’après » un plus grand respect de
la biodiversité dans nos nouvelles règles de société pour notre plus grand
bénéfice immédiat. Le monde que nous laisserons à nos enfants et petits-enfants
sera affecté par de nouvelles pandémies, c’est malheureusement déjà sûr… La
question reste à savoir de combien de pandémies il sera question. Cela dépendra
de nos efforts pour préserver la biodiversité et les équilibres naturels,
partout sur la planète. Espérons qu’au-delà des drames humains actuels, le
Covid-19 ait au moins l’effet positif de provoquer cette prise de conscience.
(EAGLE-Togo)
Le pangolin accusé à tort du Covid19 toujours menacé d’extinction
